06 mars 2018
15 A chaque fête, le gouverneur avait pour habitude de relâcher un prisonnier, celui que la foule voulait. 16 Ils avaient alors un prisonnier célèbre, un dénommé Barabbas. 17 Comme ils étaient rassemblés, Pilate leur dit: «Lequel voulez-vous que je vous relâche: Barabbas ou Jésus qu’on appelle le Christ?» 18 En effet, il savait que c’était par jalousie qu’ils avaient fait arrêter Jésus. 19 Pendant qu’il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire: «N’aie rien à faire avec ce juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert dans un rêve à cause de lui.» 20 Les chefs des prêtres et les anciens persuadèrent la foule de demander Barabbas et de faire mourir Jésus. 21 Le gouverneur prit la parole et leur dit: «Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche?» Ils répondirent: «Barabbas.» 22 Pilate répliqua: «Que ferai-je donc de Jésus qu’on appelle le Christ?» Tous répondirent: «Qu’il soit crucifié!» 23 «Mais quel mal a-t-il fait?» dit le gouverneur. Ils crièrent encore plus fort: «Qu’il soit crucifié!» 24 Voyant qu’il ne gagnait rien mais que le tumulte augmentait, Pilate prit de l’eau, se lava les mains en présence de la foule et dit: «Je suis innocent du sang de ce juste. C’est vous que cela regarde.» 25 Et tout le peuple répondit: «Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants!»
26 Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait fouetter Jésus, il le livra à la crucifixion.
27 Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire et rassemblèrent toute la troupe autour de lui. 28 Ils lui enlevèrent ses vêtements et lui mirent un manteau écarlate. 29 Ils tressèrent une couronne d’épines qu’ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s’agenouillant devant lui, ils se moquaient de lui en disant: «Salut, roi des Juifs!» 30 Ils crachaient sur lui, prenaient le roseau et le frappaient sur la tête. 31 Après s’être ainsi moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements et l’emmenèrent pour le crucifier.
32 Lorsqu’ils sortirent, ils rencontrèrent un homme de Cyrène appelé Simon et le forcèrent à porter la croix de Jésus.

LOUIS SEGOND 21

commentaire

En voilà un qui aurait dû écouter sa femme ! Pilate va devenir lui aussi un outil de la mort de Jésus. Plusieurs choses : Pilate a peur. Il sent qu’il ne devrait pas faire tuer Jésus et cherche un moyen de le faire libérer, mais il préfère plaire à la foule plutôt qu’à Dieu. Il est influençable, mais préfère plaire aux pharisiens plutôt qu’à Dieu (ou à sa femme). Il est malhonnête : il s’estime lui-même innocent de la mort de Jésus. Faut dire qu’il avait fait pas mal de gaffes, au point que César lui avait dit qu’il ne lui permettrait pas d’autres erreurs. Il est coincé par son propre passé, et par sa lâcheté. Il fait flageller Jésus et le livre à la crucifixion… Il arrive qu’on décrive Pilate comme « responsable, mais pas coupable ». S’il l’avait voulu, il aurait pu faire libérer Jésus, d’autant qu’il le savait innocent (« Je suis innocent du sang de ce juste »). Pilate est un des meurtriers de Jésus, ni plus, ni moins. (F.V.)