15 juillet 2018
1 Il y avait un homme de Ramathaïm-Tsophim, de la région montagneuse d’Ephraïm, du nom d’Elkana. Il était le fils de Jeroham, fils d’Elihu, petit-fils de Thohu et arrière-petit-fils de Tsuph, et était éphraïmite. 2 Il avait deux femmes. L’une s’appelait Anne, l’autre Peninna; Peninna avait des enfants, tandis qu’Anne n’en avait pas. 3 Chaque année, cet homme montait de sa ville jusqu’à Silo pour adorer l’Eternel, le maître de l’univers, et lui offrir des sacrifices. Là se trouvaient les deux fils d’Eli, Hophni et Phinées, qui étaient prêtres de l’Eternel.
4 Le jour où Elkana offrait son sacrifice, il donnait des portions à sa femme Peninna et à tous les fils et à toutes les filles qu’il avait d’elle. 5 Mais à Anne, il donnait une portion double, car il l’aimait, même si l’Eternel l’avait rendue stérile. 6 Sa rivale la provoquait pour la pousser à s’irriter de ce que l’Eternel l’avait rendue stérile. 7 Et toutes les années il en allait de même: chaque fois qu’Anne montait à la maison de l’Eternel, Peninna la provoquait de la même manière. Alors elle pleurait et ne mangeait pas. 8 Son mari Elkana lui disait: «Anne, pourquoi pleures-tu et ne manges-tu pas? Pourquoi ton coeur est-il attristé? Est-ce que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils?»
9 Anne se leva, après que l’on eut mangé et bu à Silo. Le prêtre Eli était assis sur son siège, près de la porte du temple de l’Eternel. 10 L’amertume dans l’âme, elle pria l’Eternel et pleura abondamment. 11 Elle fit le voeu suivant: «Eternel, maître de l’univers, si tu consens à regarder la détresse de ta servante, si tu te souviens de moi, si tu n’oublies pas ta servante et lui donnes un fils, je le consacrerai à l’Eternel pour toute la durée de sa vie et le rasoir ne passera pas sur sa tête.» 12 Comme elle restait longtemps en prière devant l’Eternel, Eli observa sa bouche. 13 Anne parlait dans son coeur et ne faisait que remuer les lèvres, on n’entendait pas sa voix. Eli pensa qu’elle était ivre, 14 et il lui dit: «Jusqu’à quand seras-tu ivre? Va cuver ton vin.» 15 Anne répondit: «Ce n’est pas cela, mon seigneur. Je suis une femme à l’esprit abattu, je n’ai bu ni vin ni boisson enivrante, mais j’épanchais mon coeur devant l’Eternel. 16 Ne prends pas ta servante pour une femme légère, car c’est le trop-plein de ma douleur et de mon chagrin qui m’a fait parler jusqu’à présent.» 17 Eli reprit la parole et dit: «Pars en paix et que le Dieu d’Israël exauce la prière que tu lui as adressée!» 18 Elle répondit: «Que ta servante trouve grâce à tes yeux!» Cette femme s’en alla. Elle se remit à manger et son visage ne fut plus le même.

LOUIS SEGOND 21

commentaire

Belle situation ! Polygamie, jalousie, stérilité… Et Dieu dans tout ça ? Il reste souverain. Observons les 3 personnages principaux : Elqana : il a 2 femmes, en préfère une (verset 5) et ne comprend pas réellement la souffrance d’Anne (verset 8). Pourtant, il continue de rendre un culte à Dieu (verset 3). En ces temps où « chacun faisait ce qui lui semblait bon », il persévère dans ce qui honore Dieu. Peninna, sûrement jalouse, au lieu de remercier Dieu pour ses enfants (Psaumes 127.3-4), persécute Anne (versets 6-7). Elle voudrait la voir se révolter contre Dieu ! Anne est remarquable : dans sa souffrance elle jeûne, mais ne boude pas (elle reste au repas). Quand elle craque, c’est devant Dieu. Cette situation difficile l’amène à plus de consécration : tout donner à Dieu, même son enfant. Qui veux-tu imiter ? Elqana : Honorer Dieu (et persévérer) dans un monde qui ne le connaît pas ? Anne : Craquer, pleurer devant Dieu et tout lui donner ? Note : La Bible semble parfois autoriser la polygamie, mais cette histoire nous montre qu’elle génère de la haine, des jalousies et des complications.  D.B.